1873-1950
Robert RANDAU, le Père des Algérianistes croqué par HERGE,
Né à Alger en l873, Robert ARNAUD déjà "pied noir" de seconde génération, a été un colonisateur ayant pour seul souci d’apporter la démocratie et le mieux être. On le connaît mieux sous son nom de plume RANDAU anagramme de son vrai nom.
Il contribua au début du siècle, avec Coppolani à l’annexion de la Mauritanie et à l’éradication de l’esclavage. Il a réalisé toute sa carrière de fonctionnaire, autour de la boucle du Niger (Haute Volta, Mali, Guinée) , l’amenant à terminer sa vie comme Gouverneur honoraire .Il a été plus particulièrement spécialiste des questions musulmanes et religieuses, parlant l’arabe et de nombreux dialectes africains .Ces écrits nous permettent de mieux comprendre l’Afrique moderne en relisant cette page de l’histoire de France.
Ecrivant sa biographie il se décrivait
comme explorateur "
qui d’étape en étape, de bordj en bordj, avec une centaine de fusils des
meharas, quelque pacotille, de la quinine - et aussi des théodolites, des
boussoles de déclinaison et un compas - c’est à dire de la force, de la science
et de la foi ont été à l’humble prix de leur peau établir le développement de
l’empire colonial".
Ecrivain très prolixe, outre bon nombre d’ouvrages ethnologiques ou sociologiques, il nous a laissé un témoignage vivant de cette époque au cours de 36 romans et poésies. Il fut souvent appelé soit le Rabelais africain, soit le Kipling français, pour son style vivant et qui colle au terrain . La vie du monde noir et surtout celle de sa province natale pétillent sous sa plume:
"Ils vont manger la
mouna sur les plages; à plat ventre dans le sable encoquillé ils boivent la brise
de mer, ces fils de marin; la glotte émoustillée par le riz au piment, ils sont
grouillants; lubriques, ils ramonent leurs ordures à grands coups d’eau de vie
d’anis. Voici que l’on taquine les nerfs des guitares pensues et de l’accorte
mandoline; les moussaillons, pieds nus, trépignent, se trémoussent, béret aux
dents. Les accordéons, gorge râlante, agonisent. Les castagnettes cliquettent
en trémolos. Les couples gigotent, jambe de ci, jambe de là, et la belle
passade. Les filles courent, du rire au cœur, les bas dans la main et la mer
cligne de l’œil quand elles se troussent."
Mais rude pour lui même il a toujours glorifié l'action , en particulier celle des colons:
Quand le sirocco brûle la
vigne, quand la forêt flambe , quand advient par nuages la sauterelle, quand
sévit la malaria, quand les voleurs de nuit pillent les troupeaux quand les
béchars rançonnent fellahs et colons, quand les bureaucrates sévissent, il
n’est plus de distinction d’ascendance entre les hommes ; les plus énergiques,
les plus intelligents, les plus méthodiques sont les plus estimés qu’ils soient
de souche française, espagnole, italienne, maltaise, grecque, teutonne, arabe
ou berbère.
C’est pourquoi il est à l’origine de la
doctrine algérianiste dans le but de"constituer en Algérie une intellectualité commune aux races
qui y vivent"
Pour moi, sa petite fille, qui a suivi
ses traces en décrivant dans mon roman « La Fleur de l’Aloès », l’implantation
d’une autre branche de ma famille sur le sol algérien, l’Algérianisme est
devenu un mode de défense de la mémoire de ces pionniers face aux critiques
comparables à celle qu'il a connu : "elle
opposait aussi, le démérite des immigrants
voués aux tâches vulgaires de la glèbe et de la
poursuite de la fortune, à la
dignité calme de l’arabe, à sa noblesse
d’attitude, à sa fière mélancolie, à
sa
paresse résignée, au malheur qui l’accablait du
fait de notre présence."
Comme le précisait J.Pomier :"la Colonie il l'a faite de sa peine, de son labeur, de son risque quotidiens; il l'a faite et c'est pourquoi il l'a possédée, à bon droit, et conquise deux fois : par l'acte, par l'art. "
Brigitte DONVILLE ,en littérature MAUD ARNAUD
publi.B.D
OUVRAGES PRINCIPAUX DE ROBERT RANDAU
AGE |
DATE |
TITRE |
Coll. |
23 |
1896 |
RABIN |
& S, LEVY |
25 |
1898 |
LES DIRES DE CELUI QUI PASSE |
|
26 |
1899 |
AUTOUR DES FEUX DANS LA BROUSSE |
|
29 |
1902 |
CREPUSCULES AU CABARET |
|
29 |
1902 |
XI JOURNEES EN FORCE |
& S, LEVY |
35 |
1908 |
LES COLONS |
|
36 |
1909 |
LES EXPLORATEURS |
|
37 |
1910 |
LE COMMANDANT ET LES FOULBE |
|
38 |
1911 |
LES ALGERIANISTES |
|
40 |
1913 |
CELUI QUI S'ENDURCIT |
|
47 |
1920 |
LES TERRASSES DE TOMBOUCTOU |
|
47 |
1920 |
PREFACE :TREIZE POETES ALGERIENS |
|
48 |
1921 |
CASSARD LE BERBERE |
|
49 |
1922 |
L'AVENTURE SUR LE NIGER |
|
49 |
1922 |
LE CHEF DES PORTE-PLUME |
|
50 |
1923 |
LA VILLE DE CUIVRE |
|
50 |
1923 |
A L'OMBRE DE MON BAOBAB |
|
50 |
1923 |
FANTAISIES SUR L'ETERNEL |
|
52 |
1925 |
L'INITIATION DE REINE DERMINE |
|
52 |
1925 |
LE GRAND PATRON |
|
56 |
1929 |
DIKOFRERE DE LA COTE |
|
56 |
1929 |
L'HOMME QUI RIT JAUNE |
|
58 |
1931 |
LES MENEURS D'HOMMES |
|
60 |
1933 |
LES COMPAGNONS DU JARDIN |
& A.FIKRI |
63 |
1936 |
LUCIFER ET SON HOTE |
|
63 |
1936 |
DES BLANCS DANS LA CITE DES NOIRS |
|
64 |
1937 |
SUR LE PAVE D'ALGER |
|
65 |
1938 |
LE PROFESSEUR MARTIN.PETIT BOURGEOIS D'ALGER |
|
66 |
1939 |
XAVIER COPPOLANI LE PACIFICATEUR |
|
72 |
1945 |
ISABELLE EBERHARDT, SOUVENIRS |
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|
|
|
|
A |
Roman de la "PATRIE ALGERIENNE" |
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